Quelques changements notoires pour les Philippevillains pendant la période française 1793-1815


La Révolution française changeait la vie des gens. La philosophie de cette Révolution s’opposait à toutes sortes de tyrannies, celle de la religion incluse. Par exemple, dans les écoles : "Les instituteurs feront apprendre par coeur aux enfans les Droits de l’homme et la Constitution... et ils inspireront aux enfans particulièrement la haine du fanatisme et des tirans, l’amour de la Liberté et de l’Égalité, et le dévouement à la défens de la Patrie".(1)

‘Liberté, Égalité et Fraternité’, voilà les dévis de ce que devrait devenir une nouvelle monde.

 

Dans nos villages la Révolution française à instigué des innombrables changements dans le domaine des institutions, de la justice, de la forme d’état, du comportement des gens, ... Fini l’Ancien régime des oppresseurs du peuple et de la pensée. C’était la veille de la démocratie moderne et des nouveaux temps. Ces idées excrétaient les Révolutionaires à enseigner et à déchristianiser peu à peu le peuple.

 

Voici seulement quelques mésures importantes prises par les Révolutionnaires à Philippeville et alentour qui illustrent l’impact énorme sur les ‘citoyens’.

 

1. Les noms des villes qui portaient les noms des ‘tyrans’ :

 

Philippeville devenait  Vedette Républicaine

Mariembourg devenait Avant-Garde Nationale

Charleroi devenait Libre-sur-Sambre

 

2. Les rues de Philippeville ou Vedette Républicaine (entre autres) :

 

La Place d’armes devenait Place de la Liberté

Rue du Moulin devenait Rue Marat

Rue de France devenait Rue de la République

Rue de l’Arsenal restait Rue de l’Arsenal

Rue de l’Hôpital devenait Rue de l’Égalité et aussi Rue de l’Ambulance

Rue de Namur devenait Rue de la Surveillance

Rue des Religieuses devenait Rue des Sans-Culottes

Rue de l’Église devenait Rue du Temple de la déesse Raison

Rue de l’Abreuvoir (ou : de la Reine) devenait Rue de la Montagne

Rue de la Roche devenait Rue de la Réunion

 

3. L’église changeait en Temple de la déesse Raison.

 

L’article 9 du règlement du département des Ardennes stipulait : "... les officiers de chaque commune rassembleront dans le Temple de la Raison à une heure indiquée les habitans de leur commune, et là, ils liront ou feront lire les loix et décrets de la Convention, les délibérations et arrêtés du Département et des Représentants du peuple. Les officiers muncipaux sont invités à joindre à cette lecture les instructions qu’ils jugeront nécessaires sur ces loix, décrets et arrêtés, et recommanderont aux citoyens la plus grande exactitude et diligence dans l’exécution des loix. Ces assemblées se termineront par le chant de quelque himne à la liberté".

 

4. Le calendrier grégorien changeait en calendrier républicain.

 

- L’automne :

vendémiaire (mois des vendanges) du 22 septembre au 21 octobre

brumaire (mois des brumes) du 22 octobre au 20 novembre

frimaire (frimas) du 21 novembre au 20 décembre

- L’hiver

nivôse (neiges) du 21 décembre au 19 janvier

pluviôse (pluies) du 20 janvier au 18 février

ventôse (vents) du 19 février au 20 mars

- Le printemps

germinal (germination) du 21 mars au 19 avril

floréal (fleurs) du 20 avril au 19 mai

prairal (prairie) du 20 mai au 18 juin

- L’été

messidor (moisson) du 19 juin au 18 juillet

thermidor (chaleur) du 19 juillet au 17 août

fructidor (fruits) du 18 août au 16 septembre

- l’année se complétait par 5 jour complémentaires (entre le 17 septembre et le 21 septembre)

 

Ces mois républicains étaient divisés en 3 décades ou périodes de 10 jours. Ainsi on supprimait entre autres les dimanches et jours fériés. Une décade : primidi, duodi, tridi, quartidi, quintidi, sextidi, septidi, octidi, nonidi et décadi.(2)

 

En 1806 le calendrier grégorien sera rétabli officiellement.

 

Après le débâcle de Napoléon à Waterloo en 1815, la période hollandaise commençait. Les ‘Vedettes’ devenaient de nouveau les ‘Philippevillains’.

AvB



(1) Règlement des études du II frimaire an II (1er décembre 1793) édicté par le département des Ardennes, Article 3.

(2) Bibliographie :

André Lépine  - Cerfontaine à l’époque française  1793-1815 (1969)

Clément Dimanche – Philippeville, place forte du XVIe siècle (1974)