Interview Michel Hatzigeorgiou

(10 mars 2016)


Nous avons l’honneur et le plaisir de vous présenter le bassiste belge Michel Hatzigeorgiou, un des bassistes les plus rénommés en Europe et au monde. Pendant plus de 40 ans de carrière, Michel Hatzigeorgiou a joué avec des giants du jazz comme Toots Thielemans, Jaco Pastorius, Mike Stern, Philip Catherine et plein d’autres. Avec Stéphane Galland (batterie) et Fabrizio Cassol (saxophone) il fonda en 1992 le groupe Aka Moon, qui est devenu un des plus grands et respectés en Europe, voire dans le monde entier. En plus Michel Hatzigeorgiou jouait et joue dans plusieurs autres groupes et projets musicaux, comme dernièrement Sinister Sister, qui rend hommage à Frank Zappa. En 2015 il a sorti son premier album solo : ‘La Basse d’Orphée’, fort intimiste, une perle d’émotions, un délice d’espirit. Évidemment que Michel Hatzigeorgiou y joue la basse électrique, mais aussi le bouzouki, le baglama, la tzoura, la mandoline, le banjo, et il chante en grec.

 

Voici notre interview avec ce giant de la musique belge.

 

- Vous êtes né à Charleroi en 1961. Vous y habitez encore ? Est-ce Charleroi est important pour vous ?

MH : Oui, je suis né à Charleroi en décembre 1961, mais je n’y habite plus depuis de nombreuses années. 

Charleroi a été très important pour moi parce qu’il y avait beaucoup de musiciens et donc beaucoup de groupes de styles très variés. 

 

- Tout a commencé comment ? Jouer dans des groupes rock ? Qui étaient vos exemples dans ces temps ?

MH : Tout a commencé d’abord avec mon père qui était un très grand amateur de musique orientale et prenait très souvent sa mandoline pour en jouer quelques airs. Souvent des amis ou des membres de la famille venaient à la maison avec leur instrument pour faire la jam. 

Ils pouvaient jouer jusque très tard dans la nuit. J’ai un jour pris sa mandoline et j’ai joué. Tout le monde à la maison a été surpris, moi le premier ! J’avais alors 8 ans. 

Dans les mois qui ont suivis, on m’a présenté à Moïse, un garçon qui jouait du bouzouki et de la guitare. Mon père m’amenait chez lui tous les dimanches. C’est chez lui que j’ai vu un poster de Jimi Hendrix pour la première fois. Et quand j’ai écouté sa musique, sa Fender Stratocaster, ma vie a changé.

J’ai donc délaissé la mandoline et le bouzouki pour une guitare électrique. J’ai aussi commencé à écouter des groupes de rock comme Led Zeppelin, Deep Purple, Rory Gallagher, Ten Years After avec Alvin Lee, Queen… Enfin tous les guitares héros ! 

C’est alors que j’ai commencé à jouer dans des groupes de bal avec mes amis Michel Granata et Mario Galli. Puis bien-sûr, on a formé des groupes de Rock et de Funk pour animer des soirées dans des dancing ou dans des fêtes privées.   

Ca, ça a vraiment été mon école !  

 

- Comment êtes-vous devenu musicien de jazz ? Avez-vous fait des études de jazz ? Pourquoi choisir pour la basse ? 

MH : Le Jazz est arrivé dans ma vie par des rencontres. Tout comme la basse d’ailleurs ! 

En 1974 (à 12 ans), j’ai fait la rencontre de Gian Carlo Carboni (guit et comp), Bernard Iannucci (guit), Gianni Campli (voc, flute, clav) Jean-Pol Petit (clav), musiciens qui jouaient du Jazz Rock. Le groupe s’appelait Samayana. Leur bassiste avait du partir faire son service militaire et ils étaient donc à la recherche d’un bassiste mais aussi d’un batteur. Ils m’ont proposé d’aller faire un tour dans leur local de répétition qui se trouvait dans le grenier du bistro La Bastille. 

Après le premier morceau, Gian Carlo m’invite à prendre la basse et demande au reste du groupe de quitter la salle !? J’ai commencé à apprendre leur répertoire et après une heure, j’étais devenu le bassiste du groupe ! 

Franc Vanderstein est devenu le batteur et m'a initié au Jazz classique. Nous avons joué longuement en duo où j’ai essayé mes premières walkin’ bass. Grâce à lui, j’ai aussi appris qui était John Coltrane, Miles Davis, Charles Mingus, etc… 

Un peu plus tard (à 15 ans), j’ai fait la connaissance du chanteur Renaud qui venait faire la promo de son premier album « Laisse béton ». Il m’a invité à jouer 2 concerts avec lui et Gilou à l’accordéon. Il me proposa de poursuivre la tournée à Paris, mais j’étais un peu trop jeune pour accepter. 

Ce n’est que 2 ans plus tard que j’ai commencé à jouer des standards de Jazz dans des bistros en duo avec mon ami pianiste Aldo Martinig. 

J’ai aussi fait quelques essais d’études musicales en académie, mais l’école ce n’était pas pour moi ! 

En 1980, j’ai quand-même été un trimestre au conservatoire de Liège prendre des cours avec Jean-Louis Rassinfosse et tout de suite les professeurs comme Steve Houben, Guy Cabay, Dennis Luxion, Bruno Castellucci m'ont invité à jouer avec eux. C’est aussi grâce à eux que j'ai rencontré Toots. J'ai appris à lire les notes et n'ai cessé de jouer sur pratiquement toutes les scènes belges.   

La basse est un instrument qui m’a séduit car avec elle vous êtes à la fois accompagnateur et soliste. Puis elle a une place très importante au sein d’un groupe. 

Essayez d’enlevez la basse de pratiquement tous les disques de musique occidentale, vous souffrirez d’une terrible déprime ! (Rire)

 

- Votre exemple dans la musique de jazz fut le bassiste américain Jaco Pastorius (1951-1987). Pourquoi ? En quoi Jaco Pastorius était-il différént des autres basssistes ? 

MH : Quand j’ai entendu Jaco pour la première fois, je devais avoir 15 ans et n’avais que 3 ans d’expérience à la basse. 

J’écoutais bien-sûr beaucoup de Jazz Rock et connaissais Stanley Clarke qui était considéré comme un des meilleurs bassistes de l’époque.

Avec Jaco Pastorius, il y a eu un choc émotionnel et culturel. Personne n’avait jamais entendu quelqu’un jouer comme ça ! 

Il suffit de l’écouter encore aujourd’hui pour comprendre ce que je veux dire.

 C’est absolument PHENOMENAL !!! 

 

 

- Vous étiez encore jeune à jouer avec les grands du jazz, comme par exemple Toots Thielemans. Vous devriez être très fier...

MH : Je peux être fier de mes enfants ou d’un ami, mais fier est un mot que je n’utilise jamais pour moi ! 

Je dirais plutôt être heureux et reconnaissant qu’à 21 ans Toots, à 23 ans Jaco et Mike Stern et bien plus tard Yiorgos Poulos ou tous les autres sans exception m’aient donné la possibilité de jouer avec eux. 

Je ne les remercierai jamais assez. Ca été pour moi un immense bonheur ! 

 

- Avec Fabrizio Cassol (sax) et Stéphane Galland (batterie), vous avez visité les Aka Pygmées (République centrafricaine) en 1992. Le peuple Aka est connu pour leur complexe musique polyphonique. C’est sans doute cela que vous a attiré. Racontez-nous de cette expérience et les conséquences pour votre musique. Qu’avez-vous appris là ? 

MH : C’était avant tout une expérience humaine. Mais pour parler de la manière dont ils font de la musique, je dirais qu’ils la font comme tous les bons musiciens de la terre. Ils s’écoutent, se respectent, font tout pour que chacun trouve sa place et que l’harmonie rythmique et mélodique soient possible pour atteindre la transe.

Dans la forêt, ils sont tous musiciens et deviennent tous leader ou accompagnateurs. D’ailleurs le mot musicien n’existe pas ! Pour eux la musique n’est pas un loisir mais une nécessité. Il n’y a pratiquement pas de frontière entre parler et chanter, marcher et danser. 

Ce qui ma aussi interpelé est le fait qu’ils rient très très souvent et jouent beaucoup à des jeux de société en se mélangeant. Vous voyez de très jeunes enfants, des ados ou des adultes jouer à cache-cache ou à grimper dans les arbres. Quand ça se passe déjà aussi bien dans la vie de tous les jours, vous imaginez quelle musique sublime ils sont capables de faire ensemble. 

 

- Avec Aka Moon (le groupe que vous avez formé avec Fabrizio Cassol et Stéphane Galland) vous avez collaboré avec des musiciens africains, asiatiques, classiques, ..., même des DJs et des musiciens hip-hop. Est-ce vous n’avez jamais eu de doutes concernant ces projets, qu’il n’y aura pas de communication et que cela ne marchera pas?

MH : Des doutes ? Sûrement pas ! Déjà, ce ne sont pas n’importe quels musiciens africains, asiatiques, classiques ou venant du monde du Hip-Hop, ce sont des personnes qui sont eux même prêts à partager et à mélanger leur musique avec d’autres cultures. 

Depuis la nuit des temps certaines populations veulent se séparer, construisent des murs entre eux à un moment de leur histoire. Ils se font la guerre et s’entre tuent presque partout sur cette planète. 

C’est très frustrant et apeurant de voir ça. 

Mais d’un autre coté, d’autres personnes ont envie de partager leurs savoirs et espèrent vibrer ensemble pour grandir ensemble. Je crois aux échanges des cultures. C’est ce qui fait la force des êtres d’aujourd’hui et qui fera celle de demain. 

 

- Quelle est votre rôle dans Aka Moon ?

MH : Je suis le bassiste du groupe, et partout la basse a un rôle qui consiste à lier le rythme à l’harmonie et aux mélodies. 

La basse fait en sorte que les autres membres du groupe puissent se reposer sur elle. C’est un repaire permanent, un guide, une boussole. 

Si c’était un organe du corps, la basse serait le coeur !

Elle peut aussi avoir un rôle plus mélodique, plus soliste… 

Quelques fois, il m’arrive de jouer des mélodies ou même de jouer 2 voir 3 voix en même temps. 

 

Aka Moon: de gauche à droite: Stéphane Galland (drums), Fabrizio Cassol (saxophone) et Michel Hatzigeorgiou (bass)

 

- Comment les ‘songs’ sont-ils écrits et composés ?

MH : Je pense qu’il faut poser cette question à Fabrizio Cassol car c’est lui qui est le principal compositeur. 

 

 - Racontez-nous du dernier projet d’Aka Moon : The Scarlatti Book avec Fabian Fiorini.

MH : C’est une commande qui a été faite à Fabrizio…

 

 - Vous avez aussi sorti un album solo. Racontez-nous de ce projet. Pourquoi solo ? Avez-vous prévu d’autres projets solo dans l’avenir ?

MH : Ca fait plusieurs années que j’avais envie de faire cet album. J’ai d’ailleurs fait quelques tentatives mais qui n’ont jamais pu aboutir à cause de gros problèmes de santé. Mais cette fois, ça y est !

Au départ, je voulais réaliser ce disque tout seul. Mais en le faisant, je me suis dis que la présence d’un batteur ou d’un saxe pouvait mieux servir la musique. Donc, j’ai invité Stéphane Galland pour 3 morceaux en duo, Erwin Vann et Dré Pallemaerts pour 2 morceaux en trio. 

Les morceaux du disque ont été composés à divers période. Certains ont plus de 20 ans (Camino), d’autres que quelques mois au moment de l’enregistrement (Crise cardiaque). 

Si vous avez écouté ce cd, vous verrez que le dernier morceau (Erinaki) est une composition grecque des années 30 dans un style appelé Rebetiko. Le Rebetiko est une musique populaire qui date du début du 20ème siècle dont le bouzouki est l’un des instruments principaux. Sur ma version, le bouzouki est remplacé par la basse, en tout cas sur une grande partie du morceau. 

J’ai arrangé ce morceau spontanément au moment même que je l’enregistrais.       

Dans mon prochain projet d’enregistrement, j’aurais plutôt envie d’aller dans cette direction. Me tourner vers l’orient. 

 

L'album solo : La Basse d'Orphée (2015 - Autoproduction). Musiciens : Michel Hatzigeorgiou (Fender Bass, Squier Bass, Mandolin, Vocal, Bouzouki, Baglama, Tzoura, Guitar, Banjo) - Stéphane Galland & Dré Pallemaerts (Drums) - Erwin Vann (Tenor Sax).

 

- Vous faites aussi parti de Sinster Sister, qui interprête la musique de Frank Zappa. Comment ce projet s’est produit ? Pourquoi Zappa ? Est-ce qu’il y aura d’autres projets comme cela ?

MH : Ce projet a été mis sur pied par Pieter Claus (vibraphone). J’ai rencontré Pieter au conservatoire il y a plus de 10 ans. Il est passé dans mon cours d’ensemble de style « Jazz Contemporain ». Je l’ai revu régulièrement au concerts d’Aka Moon. Un soir après un concert solo que je donnais à Gand, il m’a demandé si ça m’intéressait de participer à son projet Zappa. Il me dit alors qu’il avait arrangé quelques morceaux et m’a parlé des autres musiciens du groupe. 

J’ai tout de suite eu envie de le faire, d’une part pour jouer cette musique mais aussi pour rejouer avec Pieter. 

Zappa est probablement un des compositeurs les plus important du 20ème siècle. Il a su mélanger des genres musicaux très différents. A su donner un son rock à une musique qui tenait plus de la musique dite savante. Il a aussi beaucoup parodié d’autres musiques avec un grand savoir faire et beaucoup d’humour. J’aime vraiment son coté théâtral et son air de ne pas se prendre trop au sérieux même s’il est évident que sa musique est des plus complexes et des plus difficile à jouer. 

C’est très enrichissant de jouer cette musique et de la développer comme du Jazz. C’est à dire de se donner la possibilité d’improviser. Pieter a fait en sorte qu’ensemble avec Mayan Smith au saxe, Jan Ghesquière à la guitare, Lander Gyselinck à la batterie et Pieter Claus aux arrangements et au vibraphone, on se sente libres d’explorer des horizons très variés.  

Nous avons joué une quinzaine de concerts et le groupe sonne de mieux en mieux. 

Je pense aussi qu’à l’avenir on ne jouera pas que du Frank Zappa, mais je ne peux en dire plus pour l’instant ! 

 

 - Vous êtes attaché à la Conservatoire royal de Bruxelles. Qu’est-ce pour vous primordial à communiquer à vos étudiants ? 

MH : Je donne cours de basse électrique, instrument qui à l’origine a fait son entrée dans la variété, le Rock et Jazz Rock avant de s’adonner à la walkin’ bass. 

Ce que j’essaie de communiquer à mes étudiants est qu’ils puissent avant tout se trouver eux même à travers n’importe quelle musique. De comprendre ce qu’a besoin la musique qu’ils doivent interpréter. De travailler leur instrument pour y arriver et d’adopter la bonne méthode. De se donner à fond dans n’importe quelle situation. De prendre conscience du pouvoir des différentes musiques et de les respecter. Là, j’enseigne le Jazz mais j’avoue que je dépasse quelques fois les frontières du Jazz qui sont d’ailleurs assez floues. Je pense aussi que toutes les musiques sont reliées entre elles. 

 

- Si vous deviez choisir –disons- cinq CDs/LPs de toute l’histoire de la musique, lesquels seraient vos favorits ?

MH : 5 ce n’est pas beaucoup mais il y aura sûrement :

1. Band of Gypsys de Jimi Hendrix ne fusse que pour son solo dans Machine gun

2. Le premier album de Jaco Pastorius

3. Tin Drum du groupe Japan avec Mike Karn à la basse 

4. N’importe quel disque d’Edith Piaf

5. Aharisti de Vassilis Tsitsanis 

J’en ai encore au moins 100 à rajouter !

 

- Dernière question : un rêve ? Un souhait ?

MH : Je souhaite continuer à rêver et de pouvoir réaliser quelques uns de mes rêves, musicaux et autres. 



Website Aka Moon : www.akamoon.com

Facebook Aka Moon

Empruntez des CDs avec Michel Hatzigeorgiou chez PointCulture.

Photos de Michel Hatzigeorgiou : © Hara Kaminara (aussi responsable pour le artwork de "La basse d'Orphée)

Photo de Aka Moon : © Fred Pauwels

Management Aka Moon / Michel Hatzigeorgiou : Aubergine Artist Management

 

Discographie de Aka Moon

 


Aka Moon

Carbon 7 Records, 1992

Fabrizio Cassol – Alto Saxophone

Stéphane Galland - Drums

Michel Hatzigeorgiou – Electric Bass

Aka Pygmies - Nzomba

Carbon 7 Records, 1992

Collection of recordings of the Aka Pygmies by Aka Moon

Aka Moon – Rebirth

Carbon 7 Records, 1994

Fabrizio Cassol – Alto Saxophone

Stéphane Galland - Drums

Michel Hatzigeorgiou – Electric Bass



Aka Moon – Akasha Vol 1

Carbon 7 Records, 1995

Fabrizio Cassol – Alto Saxophone

Stéphane Galland - Drums

Michel Hatzigeorgiou – Electric Bass

Flute – Raghunath Seth

Miradangam – S. Shankaranarayanan

Tabla – Aneesh Pradhan

Aka Moon – Akasha Vol 2

Carbon 7 Records, 1995

Fabrizio Cassol – Alto Saxophone

Stéphane Galland - Drums

Michel Hatzigeorgiou – Electric Bass

Flute – Raghunath Seth

Miradangam – S. Shankaranarayanan

Tabla – Aneesh Pradhan

Aka Moon – Elohim

Carbon 7 Records, 1997

Fabrizio Cassol – Alto Saxophone

Stéphane Galland - Drums

Michel Hatzigeorgiou – Electric Bass

Guests:

David Linx / lyrics, vocals
Guillaume Orti / Alto saxophone
Bo Van Der Werf / Baritone saxophone
Geoffroy De Masure / trombone
Kris Defoort / Fender Rhodes
Eric Legnini / acoustic piano, synthesizer, Hammond B3
Benoît Delbecq / synthesizer, sampler



Aka Moon – Ganesh

Carbon 7 Records, 1997

Fabrizio Cassol – Alto Saxophone

Stéphane Galland - Drums

Michel Hatzigeorgiou – Electric Bass

Guests:

Umayalpuram K. Sivaraman – Mrudangam

Chander Sardjoe – Drums

Pierre Van Dormael – Acousti & Electric Guitars

Marc Ducret – Acoustic & Electric Guitars

Aka Moon – Live At Vooruit

Carbon 7 Records, 1998

Fabrizio Cassol – Alto Saxophone

Stéphane Galland - Drums

Michel Hatzigeorgiou – Electric Bass

Guests Drummers from Sénégal:

Doudou N'Diaye Rose

El Hadji N'Diaye Rose

Lamine N'Diaye Rose

Mame Youga N'Diaye Rose

Abdoulaye MBengue

Aly N'Diaye Rose

Tapha N'Diaye Rose

Mor Koumba N'Diaye Rose

Adama N'Diaye Rose

Aka Moon with Ictus – Invisible Mother

Carbon 7 Records, 1999

Fabrizio Cassol – Alto Saxophone

Stéphane Galland - Drums

Michel Hatzigeorgiou – Electric Bass

Guests:

Fabian Fiorini - Piano
Ictus ensemble:

George-Elie Octors - Conductor
Takashi Yamane - Clarinets
Piet Van Bockstal - Oboe & English Horn
George Van Dam - Violin
Paul De Clerck - Viola
Gery Cambier - Double Bass
Jean-Luc Plouvier - Piano, Celesta



Aka Moon – Live At The Kaai 31.3.1993

Carbon 7 Records, 1999

Fabrizio Cassol – Alto Saxophone

Stéphane Galland - Drums

Michel Hatzigeorgiou – Electric Bass

Aka Moon – Invisble Sun

Carbon 7 Records, 2000

Fabrizio Cassol – Alto Saxophone

Stéphane Galland - Drums

Michel Hatzigeorgiou – Electric Bass

Guests:

Fabian Fiorini - Piano

Kris DeFoort - Piano

Erwin Vann - Saxophone Ténor

Bo Van Der Werf - Saxophone Baryton

Laurent Blondiau - Flugelhorn, Trompette

Geoffroy De Masure - Trombone

Antoine Prawerman - Clarinette basse, Clarinette

Pierre Bernard - Flûte

Vincent Jacquemin - Musical Coordination

Bernard Foccroulle - Church Organ

Aka Moon – Invisible Moon

Carbon 7 Records, 2001

Fabrizio Cassol – Alto Saxophone

Stéphane Galland - Drums

Michel Hatzigeorgiou – Electric Bass

Guests:
Fabian Fiorini - Keyboards, Piano
Umayalpuram K. Sivaraman - Mridamgam
David Gilmore - Guitar
David Linx - Vocal and Lyrics on 5
Benoît Delbecq - Prepared Piano, Keyboards
Usha Rajagopalam - Violin
V.V Ravi - Violin
C.N. Chandrashekar – violin



Aka Moon – In Real Time

Carbon 7 Records, 2001

Fabrizio Cassol – Alto Saxophone

Stéphane Galland - Drums

Michel Hatzigeorgiou – Electric Bass

Guests:

Marc Ducret – Guitar

Eric Legnini – Keyboards

Fabian Fiorini – Piano, Keyboards

Aka Moon – Guitars

W.E.R.F., 2002

Fabrizio Cassol – Alto Saxophone

Stéphane Galland - Drums

Michel Hatzigeorgiou – Electric Bass

Pierre Van Dormael – Electric Guitar

Prasanna – Electric Guitar

David Gilmore – Electric Guitar

Aka Moon – Amazir

Cypres, 2006

Fabrizio Cassol – Alto Saxophone

Stéphane Galland - Drums

Michel Hatzigeorgiou – Electric Bass

Magic Malik – Flute, Voice

Nelson Veras – Guitar

Fabian Fiorini – Piano

Robin Eubanks – Trombone



Aka Moon, Baba Sissoko & Black Machine – Culture Griot

Cypres, 2009

Fabrizio Cassol – Alto Saxophone

Stéphane Galland - Drums

Michel Hatzigeorgiou – Electric Bass

Guests:

Baba Sissoko - Percussion, Tama

The Black Machine – Percusssion, Voice

Diatourou Sissoko – Percussion

Yacouba Sissoko – Percussion

Makan Sissoko – Percussion

Adame Kouyate – Percussion

Bazoumana Sissoko – Percussion

Special Guest:

Philip Catherine - Guitar

Aka Moon + DJ Bigand – DJ Grazzhoppa’s DJ Bigband

Cypres, 2010

Fabrizio Cassol – Alto Saxophone

Stéphane Galland - Drums

Michel Hatzigeorgiou – Electric Bass

DJ Grazzhoppa, DJ Boulaone, DJ Courtasock, DJ Iron, DJ J to the C, DJ Lamont, DJ Mixmonster Menno, DJ Optimus, DJ Smimooz, DJ Vindictiv, DJ XXL, DJ Yzerbeat, DJ Cee Brown: Turntables

Monique Harcum - Vocals.

Aka Moon – Unison

Cypres, 2012

Fabrizio Cassol – Alto Saxophone

Stéphane Galland - Drums

Michel Hatzigeorgiou – Electric Bass



Aka Balkan Moon & Alefba – Double Live

Outhere Music, 2015

Fabrizio Cassol – Alto Saxophone

Stéphane Galland - Drums

Michel Hatzigeorgiou – Electric Bass

Tcha Limberger: - Violin, Vocals; Nedyalko Nedyalkov - Kaval (disc 1); Yima Nedyalkov - vocals (disc 1); Fabian Fiorini -  Piano (disc 1); Vladimir Karpov - Soprano Saxophone (disc 1); Stoyan Yankulov - Tupan Drum, Morsing (disc 1); Magic Malik - Flute, Vocals (disc2); Mustafa Said - Oud, Vocals (disc 2); Amir ElSaffar- Trumpet, Santur, Vocals (disc 2); Khaled Alhafez - Vocals (disc 2); Khaled Aljarmani - Oud,Vocals (disc 2); Sheikh Ehab Younes - Vocals (disc 2); Misirli Ahmet - Darbuka (disc 2); Emmanuel Bailey - Guitar (disc 2).

Aka Moon – The Scarlatti Book

Outhere Music, 2015

Fabrizio Cassol – Alto Saxophone

Stéphane Galland - Drums

Michel Hatzigeorgiou – Electric Bass

Fabian Fiorini – Piano


Interview : AvB