Dossier : Le Parc naturel Viroin-Hermeton

Une interview avec Joël Dath, directeur

(février-mars 2017)


3. Le développement économique

 

Quelles sont les missions du PNVH ?

Commençons par le dévéloppement économique, très important pour une région parmi les plus pauvres de toute la Belgique.

 

JD – La plus grande force économique de cette région est le tourisme. Il n’y a plus d’industries, comme avant les carrières. Donc il faut surtout se concentrer sur le tourisme. Notre région a beaucoup à offrir. Dans ce cadre, en collaboration avec des organismes touristiques, nous avons créé la Grande Traversée de la forêt du pays de Chimay : sur une superficie de 90.000 ha il y a 175 km de sentiers de Grande Randonnée avec neuf aires de bivouac, les seuls autorisés en Belgique. Cette Grande Traversée s’étend sur 8 communes du sud de l’Entre-Sambre-et-Meuse : Philippeville, Viroinval, Doische, Couvin, Chimay, Momignies, Sivry-Rance et Froidchapelle. Un grand succès.

 

 

Les touristes moins aventureux peuvent passer la nuit dans une chambre d’hôtes ou un gîte forestier. En 2014 une application Xplore Forêt du Pays de Chimay a vu le jour. Avec ce nouvel outil on peut télécharger des fonds de carte des randonnées, des points d’intérêt lors du passage,  aussi lus par la synthèse vocale, si désirée. Une alarme fonctionne en cas d’éloignement de l’itinéraire et la distance, la difficulté, la durée et l’altitude sont indiquées, ainsi qu’un GPS parcours. Cette application peut-être téléchargeée sur un GPS, un smartphone ou une tablette.

Ainsi on peut aisément choisir le lieu où manger, où loger et choisir une promenade en fonction des possibilités physiques ou familiales. On sait toujours où on se trouve, où il y a une aire de pique-nique et où sont les cafés ou restaurants les plus près.

Trouvez plus d’informations sur le site de la Grande Traversée : www.foretdupaysdechimay.be

 

JD – Les possibilités sont énormes. En plus, il y a des routes VTT à la carte. Dans le futur nous envisageons des routes pour vélos électriques et pour personnes à mobilité reduite. C’est ce qu’on appelle l’écotourisme.

 

Dans le même cadre le PNVH a tracé le Géoparc, une randonnée géologique de 25 km. où on passe par le Fondry des chiens, les Grottes de Neptune, les Abannets, la Roche aux Faucons, le Tienne du Lion ou encore la Fosse Alwaque ... Via l’application X-plore cette randonnée géologique est téléchargeable. À partir de Nismes, le tracé de ces merveilles géologiques peut être coupé en huit randonnées, pour ceux qui n’ont pas d’habitude de marcher 25 km en une fois.

 

JD – Concernant ces randonnées, on peut s’imaginer qu’avec l’extension du Parc naturel les possibilités seront énormes ainsi que l’impact sur l’économie locale.

 

Le marché de terroir à Nismes.

 

Mais il n’y a pas que les randonnées qui peuvent améliorer le bien-être de la population. Avec plus de quarante producteurs locaux, le PNVH organise chaque premier samedi du mois d’avril à octobre un Marché de terroir à Nismes.

 

JD – Nous vérifions de très près que les produits sont vraiment d’origine locale. Ainsi l’impact positif sur l’économie locale est garanti. Ce Marché de terroir est un grand succès. De même, nous espérons qu’avec l’extension du Parc naturel on pourra créer plusieurs marchés de terroirs dans d’autres localités.

Le territoire actuel du PNVH est composé pour deux tiers de forêts, une partie est réservée pour les villages, le reste du territoire est champ cultivé. L’agriculture est donc très importante. C’est pourquoi le PNVH organise des conférences agricoles, par exemple sur l’usage des pesticides et des formations, par exemple sur des alternatives pour le maïs. Ces événements sont très bien suivis par les agriculteurs.

 

JD - Chaque année, le Parc naturel organise un cycle de conférences et d’activités à destination des agriculteurs. L’objectif est de traiter de sujets qui intéressent les agriculteurs tout en prônant des techniques respectueuses de l’environnement, mais aussi de rassembler les agriculteurs de la région. Les rencontres permettent d’échanger et de faire évoluer les méthodes employées en donnant des exemples et des témoignages de bonnes pratiques.

 

4. La promotion des énergies renouvelables

 

JD – En ce qui concerne l’électricité nous avons choisi de ne pas promouvoir l’éolien. Les éoliennes détruisent les paysages vallonés et c’est exactement ce paysage qui est unique et attire des touristes. Par contre, les dernières années on s’est concentré sur des panneaux photovoltaïques. Après une période de sensibilisation on a organisé une commande unifiée parmi les habitants, ce qui résultait en plus de 550 m² de ces panneaux.

 

Dans le futur l’administration communale de Viroinval, en collaboration avec le PNVH veut organiser une commande unifiée d’isolants de toits, après une détection infra-rouge des toits des habitants.

 

Pour sensibiliser les gens et diminuer la consommation d’énergie, depuis 2015, le PNVH est l’employeur du Guichet de l’énergie des Arrondissements de Philippeville et Dinant.

 

Joël Dath, directeur du PNVH.

 

JD - Proches et accessibles à tous, les Guichets Énergie Wallonie ce sont 16 espaces répartis dans toute la Région et une équipe de 40 consultants qui accueillent et guident le citoyen dans les domaines touchant à l’énergie au sein de son habitat. Ensemble, ils représentent un passage incontournable pour tous les citoyens, locataires ou propriétaires, à la recherche de conseils et astuces durables à adopter au quotidien comme dans leurs projets de construction ou de rénovation.

Aux guichets, le citoyen bénéficie de conseils techniques personnalisés, neutres et entièrement gratuits prodigués par des spécialistes au service de la Wallonie. Il obtient aussi des informations claires sur la réglementation et sur les aides en matière d’énergie en vigueur en Wallonie. Chez lui, le citoyen consomme mieux et moins d’énergie, allège ses factures et gagne en confort.

À Philippeville, le Guichet se trouve Avenue des Sports, juste derrière la piscine.

 

Il y a aussi l‘écoteam, un groupe de réflexion et d’étude.

 

JD –L’écoteam, en collaboration avec la commune de Viroinval, est en train de se développer et doit trouver des alternatives pour diminuer la consommation d’électricité et de pétrole. La détection par thermographie aérienne, afin d’isoler les toits, est, dans ce cadre, un projet tès intéressant..

 

5. La valorisation du patrimoine naturel

 

JD – La valorisation de patrimoine naturel est un des axes de travail très important du PNVH, c’est la conservation et la mise en oeuvre de la nature.

 

Le PNVH donne des avis urbanistiques. Par exemple, en ce qui concerne la commune de Viroinval, on souhaite que les nouvelles maisons soient construites de la pierre calcaire et des toitures d’ardoises, comme on l’a fait pendant des siècles, matériaux qu’on trouve dans le sous-sol.

 

JD – Ces avis sont consultatifs. La commune et son département urbanisme ne sont pas obliger du tout de suivre ces avis. Ils restent totalement souverains. Mais jusqu’à maintenant tous les avis que nous avons soumis à la commune de Viroinval ont été suivis.

 

Le PNVH organise aussi des visites bilingues dans les villages et édite des brochures pour que les gens connaissent mieux l’histoire et l’évolution de notre patrimoine.

AvB - photos : PNVH